samedi 13 février 2010

Le jeu vidéo est-il le 10e Art ?


Le jeu vidéo est-il un art ? Est-il ce Xe Art tant attendu ?

On a rarement fait plus casse-gueule comme questionnement. Et c'est justement pour ça que c'est marrant, et que je vais gentiment m'atteler à la question.


/Grandes définitions et pierres posées/


Tout d'abord, excusez-moi de prendre le temps de définir mon sujet. Parce qu'après tout, qu'est ce que l'art ? Facilité de la chose, cette question amène un bon demi-milliards de définitions. Il y a celle de l'art comme 'tentative de créer des formes plaisantes' (Herbert Read), ou celle de Clive Bell qui dit que l'art est 'une forme de grande portée' ou encore celle de Benedetto Croce qui dit que 'l'art est intuition'. Je m'arrête là. Aucunes de ces définitions ne me contente réellement, car trop ou trop peu exclusive, trop ou trop peu profonde. Et comme il faut bien avancer, je m'en remettrais donc à celle d'Urgyen Sangharakshita qui caractérise l'art ainsi :

L'art est l'organisation d'impressions sensorielles qui exprime la sensibilité de l'artiste et communique à son public un sens des valeurs qui peut changer leur vie.

Vous voyez, finalement c'est très simple. Je pourrais encore expliquer et décortiquer cette définition pour en améliorer la signification, mais ce serait s'éloigner trop de ce qui nous intéresse ici. Je vous donne donc rendez-vous dans les sources en bas de page pour des liens forts instructifs.


Champagne. Joie. Cotillon. Nous avons (oui, tous ensemble) définit l'art. Mais bien évidemment, tout cela n'est pas si simple. Car si nous avons - brillamment - définit l'art, encore faut-il le relier à notre sujet : le jeu vidéo. Et là, un flot d'autres questions passionnantes et embarrassantes déboulent dans nos caboches, ricochant malicieusement pour jamais ne se laisser saisir : Pourquoi un 10e Art ? Pourquoi classer ? Quel est le but de cette légitimation ? Est-ce vraiment important ? Etc...etc...

Avant d'entamer la réflexion sur le jeu vidéo, j'aimerais réactualiser les arts aujourd'hui "reconnus". D'après la courante définition des arts d'Hegel,, énoncé au 19e siècle, il y aurait 6 arts : l'Architecture, la Sculpture, la Peinture, la Musique, la Danse et la Poésie. 3 arts de l'espace, 3 arts du temps.

A partir de 1919 (et grâce au critique et théoricien Canudo) le cinéma est devenu le '7e Art'.

Le 8e Art regroupe l'ensemble des 'arts médiatiques' : la radio, la télévision et la photographie.

Le 9e Art est quand à lui plus facilement attribué à la bande-dessinée, comme l'ont défini le dessinateur Morris et Pierre Vankeer dans le journal Spirou.

Avec l'arrivée d'Internet et des productions numériques, le 10e Art a souvent été accordé à un ensemble, comme pour le 8e Art, qui serait 'les créations numériques'. C'est à dire l'infographie, le pixel art, le webmastering et le jeu vidéo entre autres...

Mais ce statut n'a jamais véritablement été accordé à cet ensemble un peu trop global et finalement un peu mal défini. Et le seul véritable média dans cet ensemble capable de recevoir ce statut contesté d'art serait le jeu vidéo, car il regroupe en quelques sortes l'ensemble des sous catégories misent en avant : l'infographie, le pixel art ... Le statut critique du jeu vidéo porte donc en lui de nombreux questionnements, et de nombreux espoirs pour les aficionados de la légitimation de leur passion principale.


/Pas de fumée sans feu/

Car véritablement, si ce débat a lieu depuis quelques temps déjà un peu partout, c'est que cette réflexion sur l'art et le jeu video est devenu pertinente. Le jeu vidéo existe depuis maintenant plus de 35 ans, il est devenu au fil des ans un médium populaire et un acteur culturel important dans nos sociétés actuelles. Et si la question se pose, c'est que le jeu vidéo partage avec les arts reconnus quelques caractéristiques : il transmet des émotions, il est une création d'auteur qui traduit un savoir-faire, une technique, il permet une réflexion à la fois sur les sujets qu'il traite, mais aussi sur lui-même et sur ses récepteur... Une multitude de points communs qui sont effectivement en faveur d'une entrée du jeu vidéo dans la fameuse liste.
De plus, depuis quelques années, le jeu vidéo a été reconnu par les élites dirigeantes comme un acteur non seulement industriel et économique, mais aussi résolument artistique. En 2005, Renaud Donnedieu de Vabres a fait officier des arts et des lettres plusieurs grands auteurs du jeu vidéo comme Shigeru Miyamoto (Mario, Zelda ...), Michel Ancel (Rayman, BGE...), Peter Molyneux (Theme Park, Fable, Populous ... ) ou Frederick Raynal (Alone in the Dark, Little Big Adventure ... ). Le jeu vidéo a donc, en quelques sortes, déjà était légitimer par les institutions. Mais bien évidemment, son statut de mass media lui colle à la peau, et son profond aspect consumériste désacralise ce statut officieux. Car finalement, à trop être un produit, on en oublie les aspirations artistiques pour se laisser dominer par des motivations purement économiques et mercantiles. Le jeu vidéo reste donc encore entre ces deux mondes, celui de l'art qui manque de véritable assises concrètes dans le jeu vidéo (même si elles existent comme nous le verrons), et celui de la production de masse devant répondre à des impératifs économiques. Ce qui rend finalement le jeu vidéo très proche de son cousin, auquel il emprunte beaucoup, le cinéma.


/Quels murs et quelles passerelles à la canonisation ?/


Et c'est peut-être cela qu'il faudrait au jeu vidéo pour gagner son statut d'art : posséder une véritable identité artistique, possédant ses formes propres, et détachée de la tutelle prégnante de l'art cinématographique. Ce problème a été le même pour le cinéma qui a dû se détacher du théâtre pour véritablement exister comme art particulier. Et si la différenciation est encore douteuse, un facteur important, et qui sera à mon humble avis primordial dans le règlement de cette question, est pourtant caractéristique du jeu vidéo : l'interactivité. Première forme de représentation intrinsèquement interactive, le jeu vidéo devra utiliser cette particularité pour gagner son identité. Mais un art peut-il vraiment laisser place à l'interactivité ? Une oeuvre d'art peut-il laisser autant de liberté aux récepteurs ? Le ludique est-il un frein à l'art ?

En effet, l'interactivité, véritable irruption des récepteurs, des spectateurs, dans l'oeuvre d'un créateur, peut être problématique. Est-ce qu'une oeuvre est-elle encore 'd'art' quand elle n'est plus une création pleine et immuable, et qu'elle peut-être modifiée par ses récepteurs ?
C'est vrai que le jeu vidéo a inventé une nouvelle forme d'interactivité entre l'oeuvre et le spectateur. Mais finalement, ce rapport a toujours existé. Le récepteur a toujours interagit avec l'oeuvre, et il a toujours trouvé dans l'oeuvre des éléments qui lui ont aidé à l'accepter. Cette modulation de l'oeuvre, qui aurait ainsi un sens finalement très subjectif, a toujours été au coeur de l'art. Et cette interactivité, certes plus passive que celle proposée par le jeu vidéo, a cependant toujours existé. Les limites misent en place par un tableau ou un film, sont simplement repoussées dans le cadre du jeu vidéo, pour donner un sentiment de liberté aux joueurs. Mais les limites, le cadre est toujours bel et bien là, et ces limites élargies séparent encore ce qui est modifiable par les récepteurs, cette liberté 'illusoire' des joueurs, de ce qui est immuable, appartenant à l'auteur, et donc à l'oeuvre.

/Le jeu vidéo comme art, déjà là/

Le jeu vidéo possède de nombreux exemples qui portent haut ses couleurs et qui sont de véritables preuves des qualités artistiques, venant de véritables auteurs, et proposant des véritables expériences émotionnelles et réflectives fortes. Loin de la volonté majoritaire du jeux vidéo qu'est le photo-réalisme, des jeux vidéos ont su s'imposer comme de véritables oeuvres expérimentales, provocant des sentiments complexes, et assimilables à de l'art moderne. Parmi celle-ci : Rez, Vib Ribbon ou, cas extrême, The Marriage de Rod Humble. Ce dernier est un jeu qui penche délibérément vers l'oeuvre d'art moderne, et montre bien le potentiel et les capacités artistiques de ce média, révélant par ailleurs la chétive frontière qui existe entre ces différentes formes.
D'autres jeux peuvent prétendre au statut d'oeuvres d'art car portés par une vision d'auteur. Premier exemple cité par les fans : Fumito Ueda et ses jeux Ico, Shadow of the Colossus et The Last Guardian. Créateur d'univers onirique complets à portés philosophique, possédant des gameplay originaux questionnant les fondements du joueur, et ses sentiments les plus intimes, Ueda a su être un véritable auteur de jeu video dans une industrie régie par des grosses productions en manque d'âme. Et d'autres créateurs d'univers ont réussis à s'imposer dans cette industrie. A leur tête, Hideo Kojima qui, avec les jeux Metal Gear Solid, ne crée pas qu'une des oeuvres majeures du jeu vidéo, mais impose aussi en sous-texte une véritable réflexion sur la place du joueur par rapport au jeu, et sur le rôle véritable du jeu vidéo. Questionnement qui arrive souvent à travers les mécanismes de jeu, et qui sont la preuve de ces pistes de réflexion que le jeu vidéo n'omet pas dans son évolution. Le jeu vidéo se remet constamment en question, ce qui promet énormément pour ses évolutions futures.



/L'avenir est dans les garages/

Enfin, il est vrai que le jeu vidéo est très souvent présenté comme le loisir qui rapporte le plus d'argent dans le monde, plus que le cinéma ou la musique. Et ses aspects le plus médiatisés sont souvent les scores exceptionnels de ces blockbusters tels que Assassin's Creed, Call of Duty ou Bioshock. Et comme au cinéma, ces blockbusters repoussent les frontières techniques et proposent des expériences parfois étonnantes, Bioshock, S.T.A.L.K.E.R. ou FallOut en tête. Le futur technique, et donc d'une partie de cet art en germe, passe par ces blockbusters, mais nous ne pouvons pas en dire autant des innovations formelles et de fond qui apparaissent elles, à des endroits qu'on auraient à peine soupçonnés. Et de nos jours, c'est bel et bien dans les recoins obscures du net, successeurs des garages et des caves des concepteurs anonymes d'autrefois, et chez les créateurs indépendants que l'on trouve les plus belles surprises.

The World of Goo, Portal, Okami et les nombreux jeux modestes du Playstation Store ou du Xbox Live offrent souvent des gameplay inventifs et des univers particulièrement originaux. Et même, surprise ultime, des expériences particulièrement troublantes et inoubliables, comme le propose le jeu Portal, qui a chamboulé son monde, et votre serviteur, il y a 3 ans.
Mais dans cet article, j'aimerais attiré votre attention sur les jeux tout aussi intéressant qui existent dans le monde vidéoludique, mais qui n'ont pas eu l'honneur de la distribution massive. Ce sont souvent le résultat de l'acharnement d'une personne, ou d'une bande d'amis, et quelques fois, ces bijoux inde sont de véritables voyages grandioses, offrant de nouvelles ouvertures au jeu vidéo. Bon exemple, The Marriage, le jeu expérimental cité plus haut, ou une pléthore d'autres jeux indépendants passionnants, comme la série des Sam et Max, et des jeux comme Neon Wars ou le brillant Cave Story (Doukustu Monogatari). Malgré leur modeste facture, ces jeux ne font pas d'économie sur les univers proposés et les personnages haut en couleur, rappelant les belles heures des jeux Gameboy ou SuperNes.
Bref, une tonnes de jeux qui n'ont pas de diffusion massive, et qui livrent toutes leurs puissances uniquement aux ludophiles fouineurs du web. Alors fouinez !


/Conclusion/

Une diversité étonnante venant d'un média aussi jeune (même pas 40 ans d'existence), et qui a bien profité de l'essor d'Internet. Entre les blockbusters fait pour faire de l'argent, les oeuvres d'auteurs (encore rares mais de plus en plus présentes), les petits jeux modestes et novateurs et les jeux inde trouvant leur public sur la toile, le monde du jeu vidéo prouve tous les jours sa complexité et la richesse des outils qu'il propose. Le jeu vidéo influence déjà énormément les autres arts, et si les institutions peinent encore à considérer cette forme de représentation de plus en plus imposante dans notre société, il y a déjà bien longtemps que la question est réglée chez les fans : le jeu vidéo est un art, et pis c'est tout !
N'empêche, j'omettrais pour ma part une réserve. Le jeu vidéo est par sa nature porté vers le ludique, et ses futures évolutions, les fameux 'jeux sérieux' proposés par les différents gouvernements du monde, vont encore dans cette direction. Mais à mes yeux, pour devenir véritablement un art accompli, ce qu'il n'est pas encore je pense, le jeu vidéo devrait sortir de ce système ludique restreignant encore les joueurs dans une attitude de recherche continuelle de gratifications, de score à battre et de quêtes à accomplir brillamment. Mais, à quand un jeu où l'on peut perdre définitivement, et qui ne propose pas gracieusement aux joueurs de refaire encore et encore la partie quand s'affiche le fatal 'Game Over' sur l'écran ? A quand un jeu qui concernerait vraiment les joueurs ?

Je pense que l'avenir du jeu vidéo dans son optique d'être un art peut se trouver dans cet alternative. Un jeu qui n'est plus seulement un jeu, mais qui demande aux joueurs de prendre un degré d'implication plus grand, loin de l'amusement de quêtes accomplissables à l'infini. De ce côté, les MMORPG ouvrent des futurs alléchants, mais le pas n'est pas encore franchi.

Et après tout, qu'apporterais ce statut d'art au jeu vidéo ? Une légitimité pour un orgueil de joueur mal placé ? Avoir ou non ce statut honorifique ne nous empêcheras pas, nous gamers, de continuer à jouer, encore et toujours. Et finalement, nous préférons toujours une bonne vieille baramine ou une casquette de plombier rouge élimée à toutes les médailles et honneurs du monde...


In Pixel We Trust.



Gort



Playlist : Final Fantasy / Your Light is Spent


Ma connaissance en jeux vidéo, si elle est celle d'un passionné, n'est absolument pas complète et j'ai sans doute omis de nombreux jeux vidéo importants, qui remettent sans doute en cause quelques uns de mes questionnements. Si vous avez des lumières a apportées à ce sujet, je les accepte volontiers !

Sources et adresses utiles :

http://centrebouddhisteparis.org/AOBO/Art/Qu_est-ce_que_l_art_/qu_est-ce_que_l_art_.html
http://www.canardpc.com/article-48-Le+Jeu+...+un+Art%3F.html (à qui j'ai emprunté quelques images...)
http://www.gameblog.fr/podcast_10_podcast-n-9-le-jeu-video-est-il-un-art#
http://www.cavestory.fr/
http://www.rodvik.com/rodgames/marriage.html

7 commentaires:

raf a dit…

très bon article, instructif. J'aimerais bien essayer les jeux expérimentaux dont tu parles... Je vais tenter de les trouver...

Continue comme ça, et tu auras un gâteau...

Unknown a dit…

Oui très bon article..!

Je suis un peu mal à l'aise avec le terme "œuvre d'auteur" quand on sais que c'est une équipe qui "réalise" un jeu vidéos. ( TEAM ico )
C'est assez important parce que mise à part quelques titres inde, C'est assurément le travail d'équipe qui accrois le potentiel du directeur artistique ou du game designer.

Je pense qu'il aurait était bien de parler aussi de l'évolution de la technologie en parallèle. Avec elle le jeu vidéo se rapproche de plus en plus du quotidien et devient accessible à d'avantage de personnes et enfin je pense qu'il y a une idéologie derrière tout ça.

Je pense que la définition de l'art est propre à chacun et qu'il serait puéril de chercher à la définir tant elle est subtile.
Mais quand nous parlons de jeu vidéos ne parlons-nous pas d'avantage de design que d'art ? Ueda est belle est bien un game DESIGNER et non un artiste.
Dans ce cas je pense que la forme devient plus important que la fonction si la fonction est simplement de nous divertir. (ou abrutir)
Je vous rejoint sur le fait que tant que le jeu video serra dicté par des contraintes économiques (nous parlons bien d'entreprise du divertissement à la base) il serrai mal placé de parler d'art.
Le jeu video populaire est un mass média très puissant et très rentable et il le restera majoritairement. A nous d'en faire autre chose.

La question du ludique est assez épineuse..
En effet j'attends toujours un jeu non ludique sur ma console de salon.
Mais je pense que le ludique, si il est bien employé peut élégamment vivre avec une pièce artistique. je pense notamment au œuvre participative, communautaire et interactive en art.
Je crois que la piste à creuser ce trouve aussi du côté des jeux existentiel.


On peut aussi rappeler que pour faire partie du milieu des créateur de jeu vidéo il faut avoir de l'argent. Les écoles sont très cher et les beaux art s'adresse à mon avis à une élite de la population.
On peut alors espérer qu'il y est d'avantage d'artiste et de penseur que de commerçant dans le cadre d'un studio de développement.

Pour parler un peu de moi, je pense intégrer SupInfoGame à la rentré prochaine et peut-être ajouter ma/notre pierre à l'édifice.

Bonne journée.

Elie

Gort a dit…

Salut Elie,

Certes, c'est bien une équipe qui crée un jeu vidéo. Et les films ? C'est pareil. Et les oeuvres collectives en peinture, ou en musique, ou en littérature ? Pareil. Donc, je ne sais pas si le fait que ce soit une équipe qui crée qu'il ne peut pas y avoir un auteur à la base qui donne ses directives et qui guide un projet jusqu'à la fin.

Après, Ueda est bien un game designer. Mais je pense qu'on peut être game designer ET artiste. Il y a bien des tatoueurs, qui sont également artiste. Je pense que le savoir faire d'un simple technicien peut devenir de l'art. Il n'y a pas de barrière à cet endroit à mon avis.

Et je pense que les jeux existentiels vont commencer à arriver. D'ailleurs, 'Ico' est un peu de ce genre, et peut-être le récent 'Heavy Rain' ?

Je n'ai pas voulu définir l'art de façon très sérieuse, et je suis d'accord avec toi, les définitions sont très subjectives.
Après, sur la réalité du milieu, je te fais confiance étant donné que tu as l'air d'en savoir plus que moi.

Mais je pense bien que le jeu vidéo tend à devenir un art, et il y parviendra un jour sans doute... Sans que les gamers s'en soucie je pense ^^

Merci à toi pour ton commentaire plein de lucidité et d'informations essentielles.

Bonne journée à toi !

Gort

Lysiah a dit…

Hello !

Je voudrais juste réagir sur un point. Avant que les artistes soient définis comme tel, on parlait "d'artisans". La qualité d'un peintre n'était pas son intention artistique, mais sa capacité à reproduire/réaliser ce qu'on lui demandait de faire.

Également, une grande partie des peintres qui font partis de l'histoire de l'"Art" d'aujourd'hui, n'était à l'époque que des travailleurs. C'était leur gagne pain. Un commanditaire demandait un tableau (portrait, tableau religieux, paysage, etc.) et le peintre s'exécutait. Il y avait donc là aussi une raison économique à leur réalisation. Pourtant aujourd'hui on parle bien d'œuvre d'art, et non de produit commercial.

Il faut espérer que le jeu vidéo se hisse à ce niveau-là, qu'il s'affranchisse des limites de l'économie pour aller au-delà. Et je pense qu'on peut d'ores et déjà voir certains jeux se détacher de l'aspect du produit purement "commercial" pour aller chercher des émotions chez le joueur, transmettre des messages "intellectuels" (profond ou pas), comme le fond les œuvres que nous qualifions d'art.

Et je finirai par dire, que l'art étant complexe, certains jeux vont nous toucher plus que d'autres, et ce ne seront pas les mêmes jeux selon les joueurs. Chacun ses sensibilités après tout :)

A très bientôt.
Lysiah

Unknown a dit…

Au cas où :

http://ericviennot.blogs.liberation.fr/ericviennot/2010/03/dixi%C3%A8me-art-.html#more


Oui il ne faut pas se laisser désabuser, tu as raison Lysiah. L'argent est puissant, c'est une vérité que j'ai tendance à oublié.

Encore aujourd'hui l'art contemporain génère de grosse somme d'argent.

Mais par rapport au marché du divertissement, l'Art, s'adresse lui à un public plus restreint (de connaisseur, d'amateur, de créateur, de bourgeois, de commissaire ect ).
La force des médias à la limite du divertissement et de l'art (comme le cinéma, la bd, le jeux vidéo ect) sont qu'ils ont l'atout de pouvoir s'adresser à une plus grande part de la population. C'est un atout mais ça peut aussi être une faiblesse car le média serra moins libre de faire ce qu'il veut et subira d'avantage de contrainte. L'éditeur joue un rôle important dans tout cela. Il ne faut pas oublier que le divertissement à un impact puissant sur la masse.

J'ai pas grand chose à rajouter. ton jugement et très juste.

A la prochaine,

Elie

Des Geeks et des lettres a dit…

Merci pour l'article. Pour ma part j'ai eu une réflexion sur ce qui fait qu'un jeu vidéo est bon ou mauvais. Par exemple le jeu Lineage 2 est d’une richesse insoupçonnée, il est d’une difficulté inégalée. Il nécessite une patience à toute épreuve, il est complexe et stratégique, enfin il permet une interraction optimale entre les joueurs et du vrai PvP.Mon article se trouve ici http://bit.ly/aGMI50 - ++ Greg

Matthieu a dit…

je viens de découvrir ton blog via ma visite annuelle sur fessebouc!!
je me demandais justement où étaient passées nos discussions quasi journalière jusqu'à 2H30 du mat (à qu'il était beau le temps du lycée ou les journées n'avaient rien de fatigantes...).

Maintenant je sais! comme moi tu n'a pas su résister à l'appel du blog eStudiant. (à ceci près qu'étant un bien piètre écrivain par rapport à toi, mes articles sont moins longs...)

enfin bon, snif de plus avoir de contact avec toi mais j'espère pouvoir y remédier prochainement...

Brièvement, l'art et les jeux vidéo?
Perso les mecs de la team ICO, SQUARE, KOJIMA&co, les studio lv5 sont des artistes et j'ai apprécié leurs produits comme des œuvres d'art.

après; faut-il être un artiste pour faire de l'art?
ou sommes-nous des artistes à partir du moment où l'on fait de l'art?
qu'est ce que l'art? je ne me lancerai pas tout de suite dans une 60milliardieme réponse...

Pour moi l'important est d'apposer (ou opposer) sa sensibilité à un maximum d'"oeuvres", sans y coller forcement des mots... L'art justement nous montre qu'il existe une infinité de manière de communiquer notre sensibilité aux autres!! Qui sommes nous pour juger de la sensibilité des autres? Ne devrions nous pas vivre ces émotions et ne garder le filtre du langage que pour se protéger?...
on s'égare...

Bref tu me manque mon petit Thibault
a bientôt j'espère...

"ca y est, J'AI FINIIIiIiI!!"