dimanche 17 janvier 2010

Pourvu qu'on ait l'ivresse...


Ca fait longtemps que je n'ai pas véritablement parlé de moi. En réalité, je n'ai pas vraiment eu des masses de temps à accorder à ce genre de petites pages exutoires. Entre fêtes, examens et vraie vie, 'The Flag of Gort' a eu tendance à être en berne. Allez, zou, une petite bourrasque.

Ces dernières semaines ont surtout été les semaines de la non-existence. Passer des soirées à relire des cours, finir des montages urgents ou faire des recherches ne laisse pas énormément de place à l'existence. En même temps, de quoi nous plaignons nous, nous croquons bien assez de la vie pour s'en voir refuser quelques bouts sans obligatoirement maugréer.

Toujours est-il que dans cet agitation estudiantine exceptionnelle, je n'ai pas eu beaucoup le temps d'aller au cinéma. Et les films de sortir, et moi de n'en voir que de pâles aperçus sans pouvoir y plonger. Après 3 semaines cependant, j'ai enfin réussi à replonger une fois dans ces abîmes obscures, percées des clartés intermittentes de la vie.

'Le Bel Age'. Le film vaut par beaucoup sans vraiment transporter. Le plaisir de voir un vieux visage qu'on aime bien, Michel Piccoli. Et de découvrir un joli minois fort plaisant, celui de Pauline Etienne. Mais dans mon expérience, le film n'avait au final pas grand importance.

Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.

Et rentrer à nouveau dans une salle obscure, échappant à la pluie, fut un vrai, grand plaisir, de ceux qui apparaissent trop rarement. Le seul fait de sortir pour aller au cinéma était déjà de belles retrouvailles. Voir un film sur un petit écran d'ordinateur n'est rien en comparaison à l'ambiance d'un cinéma, à ce sage protocole que quelques gens suivent au nom d'une même folie. Alors même si les seules personnes qui m'accompagnaient étaient des vieux jouant avec leur dentiers ou ronflant dans un coin, le plaisir était là.

Sentir le fauteuil rouge plié sous notre poids, posé sa veste sur le siège vide voisin comme par un rituel, et attendre les quelques minutes avant l'obscurité en triturant son ticket de cinéma. De l'encre sur les doigts. Se laisser aller au grè d'une histoire, enveloppé dans les limbes sombres d'un petit cinéma de quartier.


Une salle de cinéma est décidément un bien agréable tombeau où profiter de l'ivresse.



Gort



Playlist : Dusk Till Dawn / http://www.myspace.com/dtilld

1 commentaire:

Shaar-Lun a dit…

J'aime la manière dont tu parles de choses simples.
Ca reste finalement mon unique messe, la séance.
Je vais commencer à bouquiner du McCarthy, "The Road". Impatience.