mercredi 23 septembre 2009

Geek ?


Comme certains doivent le savoir, je suis ce que l'on appelle un "geek".


Maintenant, la question est de savoir qui est ce "on". Certains disent que les geeks sont des êtres bizarre, cloîtrés chez eux, occupés à vivre leurs vies virtuelles et ne voyant que rarement la lumière du jour. Cette image est souvent véhiculée par les gens, et les médias, qui ne connaissent que très peu ce qu'ils appellent cette nouvelle "mode". Et si c'était tout simplement l'évolution ?


Cette question (prélevé sur un magazine spécialisé fort intéressant) soulève des interrogations intéressantes. Mais avant d'y apporter un éclairage, il est bon d'éclaircir ce terme de "geek".


Je vous propose de passer sur l'étymologie propre du mot, qui renvoie simplement les geeks à des êtres sots ou fous. Et non, les geeks sont avant tout des pionniers.

C'est à dire des gens portés sur la découverte, l'avenir, et qui dans notre société actuelle, surchargé d'éléments technologiques, appelant le futur, ont trouvés véritablement une époque rêvée, celle de la communication sans limites et dans le monde entier. Une époque dans laquelle ils se sont révélés, et sont bizarrement devenus "à la mode". Mais ils existaient bien avant les années 1950, bien avant les nerds. Je dirais même plus, Platon était l'un d'entre eux.



Platon peut-être considéré comme un des premiers théoriciens de la philosophie geek (j'en vois déjà bondir), ou si vous voulez, reprise par les geek (ca va ? vous allez mieux ?). Je ne dis évidemment pas ici que Platon a été le théoricien de cette seule et unique pensée, bien loin de moi cette idée. Platon a bien evidemment influencé tout les philosphes contemporains, dans de nombreux domaines de réflexions. Il est cependant juste de développer que cette envie pionnière, tendue vers l'avenir à été l'un de ces cheval de bataille. Comme le révèle l'allégorie de la caverne de Platon, qui est à mon sens l'un des piliers de la phylosophie geek. Pour ceux qui auraient séchés les cours, j'ai joint un petit lien qui vous expliquera tout. Il ne faut également pas omettre le fait que Platon a écrit "L'atlantide", récit sur l'existence d'un peuple technologiquement et idéologiquement plus avancé, qui aurait mystérieusement disparue. L'un des premiers récits de science-fiction en quelques sortes...

Tout cela pour dire que Platon a, comme toutes personnes pionniers dans l'histoire de l'humanité (du premier homme pré-historique à avoir utilisé le fer jusqu'à nos contemporains), mis en avant la philosophie geek, qui n'est alors pas qu'une mode, qu'un phénomène de masse. Et qui, avec l'arrivée de technologie correspondant aux attentes de cette communauté, peut se révéler être tout simplement l'évolution...


Après, au delà des théories sur la philosophie geek, il est important de rapporter le propos à des réalités sociales. Le geek existait donc bien avant le mouvement geek (apparue en 1950 environ), et existera bien après, car sa philosophie fait partie de la nature humaine, et trouve une résonnance dans notre société contemporaine. Je développe.


Pour ma part, le geek, pour être appelé de ce nom, doit répondre à plusieurs caractéristiques : l'envie et la nécessité d'engranger du savoir (que ce soit les connaissances globales jusqu'au plus petit détail), le besoin de le partager (vive le web 2.0) et la diffusion de ces différentes connaissances sur différentes plates-formes (littéraire, cinématographique, télévisuelle, iconique, musicale, vidéoludique ... ). Tel est le geek d'aujourd'hui. Une alliance d'une dimension technologique et culturelle.

L'univers geek est également et surtout balisé par ce qu'on peut appeler des "marqueurs identitaires". Ces marqueurs sont profondément culturels. Des sciences et des scientifiques à la littérature et au cinéma, aucun véritable secteur n'est épargné, preuve que le geek s'intéresse à tout. Cela va du premier "Star Wars" à "Matrix", de Lovecraft à Philip K. Dick, de Mc Cay à Frank Miller ...



Une autre question se doit d'être posée. Car évidemment, dire que le geek est le prochain stade de l'évolution humaine est volontairement provocateur, il faut bien sur y réfléchir plus sérieusement. Et là, deux issues se présentent. Soit le "mouvement geek", la mode, car évidemment cela peut en être tout simplement une (je peux avoir tort) passe et entre en récession, et ainsi la société glisse vers une autre mode que je ne saurais prévoir. Soit, le mouvement geek perdure et ne devient ainsi plus une "mode" et s'étend ainsi à la majorité de la société. Mais si cette option se produit il faudra bien evidemment que l'idéologie geek mute, et rentre dans le format sociétal, comme le signifie bien Alexandre Astier (créateur de la série Kaamelott) :


"Je crois que le danger du geek, c'est de ne parler qu'à des geeks, (...) Je crois que quand on ne veut pas perdre quelque chose, il ne faut pas chercher à le conserver. Il faut le rendre hybride, le mélanger, le métisser, le faire évoluer. Ceux qui veulent que la culture geek reste figée seront balayés aussi. La culture ne doit pas être immobile, elle doit être libre, il ne faut pas essayer de protéger la culture."


Voila. L'avenir est dans le métissage. C'est à dire, le retour de cette culture auparavant confidentiel, à une autre confidentialité, plus inconsciente, ancrée au coeur de la société. Nous ne sommes que poussière, et nous retournerons à la poussière, en quelques sortes...


Je suis fier d'être geek, et j'espère que ceux qui ont eu le courage de lire cet énorme texte, ont mieux compris cette philosophie. Je l'ai fait pour ça. Pour éviter encore et toujours le même discours de ceux qui ne connaissent pas, et qui ont d'une certaine façon peur de cela, c'est à dire un discours dédaigneux, condescendant et malheureusement méprisant.




Live long and prosper.




Gort



Playlist : Pulp Fiction OST / Al Green - Let's Stay Together, Dustin Springfield - Son of a Preacher Man, Urge Overkill - Girl you'll be a woman soon, The Statler Brothers - Flowers on the Wall ...

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