jeudi 17 septembre 2009

Prendre le pli


C'est marrant. Cela fait déjà un peu moins de 2 semaines que je suis à Paris, et j'ai remarqué quelque chose de dérangeant. Je prend le pli.

Comme si la ville avait finalement gagné. Elle a finalement réussi à me happer dans ses rouages, me changeant en une huile qui permet de bien la faire rouler. Je m'explique.

Arrivé à Paris, j'étais toujours aux aguets, je regardais tout. La tour Eiffel, les immeubles, les pancartes de métro, le métro, les gens, les gens, les gens... J'aime beaucoup regarder les gens, et surtout leurs manières d'être eux dans toutes ces petites choses qu'on fait tous. Comme éviter les croisements de regards dans le métro, ou lire un livre, ou bailler, ou dormir...
A Paris aussi, je vérifiais constamment. Tout. Mon sac, pour vérifier qu'on m'avait rien chouré (vive les pickpockets), le trajet en métro, les changements. J'imagine toujours en riant, en attendant sur le quai, comment serait le métro si on devait acheté un billet précis pour un horaire de métro précis. Je prendrais tous les jours le "Gare Saint-Lazare de 7H27".

Toutes ces habitudes, trahissant mon arrivée toute fraîche dans la capitale s'estompent donc petit à petit. Comme pour rentrer dans les rouages de l'ingénierie parisienne, entre deux piétons. Je rentre dans le métro les yeux fermés, je me ris des changements.

Mais maintenant que je commence à avoir cette petite routine que j'espérais tant, qui ferait de moi un vrai parisien, je commence à regretter le temps où un voyage en métro était partir à l'aventure. Déjà parce que je ne serais jamais parisien. Quel que soit le temps que je vivrais à Paris. Et aussi parce que, damned, j'aime garder cette insouciance par rapport aux choses, et que pour moi Paris est encore et toujours une découverte perpétuelle.

Donc, malgré ces petits réflexes que je prends, je me garde toujours des petits moments de contemplation, pour moi. Histoire de ne pas laisser une emprise totale à cette ville qui croit avoir tout. Je la laisse croire. Elle me croit entre ses tentacules, alors que je me suis déjà évadé.

A l'aventure.

Gort

Playlist : Burt Bacharach / "Keep Me in Mind", "Maybe", "Long Ago Tomorrow", "Don't Make me over" ...

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