Hier soir je suis tombé sur le film "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon. Sans tomber dans aucunes critiques, je dirais juste que ce film m'a fait pensé à quel point j'étais porté sur le passé.
J'ai 20 ans. A cet âge, certains se droguent, achètent des tonnes de choses sans importance, se saoulent jusqu'à plus soif, disséminent leurs pucelages par monts et par vaux, ou gagnent leurs premiers million de dollar. Moi, c'est la nostalgie. C'en est même devenu mon surnom (officieux) dans la famille. S'il y a de la famille, faut toujours qu'il y est un connard pour sortir les vieilles cassettes S-VHS et les albums-photos. Et ce connard, c'est moi. On dirait que j'ai l'état d'esprit d'un vieil homme, au seuil de la mort, qui se remémore avec nostalgie, un verre de Vermouth à la main et une pipe bien tassée, toute son existence, en esquissant de-ci de-là un sourire malicieux.
Je suis un vieux malicieux piégé dans un corps de jeune de 20 ans.
Mais bon. C'est ma came à moi. Et plus que tout, j'aime les fêtes de famille. J'aime appartenir à un clan (voyez le post précédent...), j'aime le bordel ambiant qui règne pendant ces moments là. J'aime ce gentil chaos qui règne à chaque fois qu'on se revoit, à chaque fois que cela faisait 1 an que l'on ne s'était pas vu.
Ce ne sont que des rires, un repas qui n'en finit pas, et des nuits plus longues que les repas.
Tout c'est impalpable et incalculable bonheur vaut toutes les richesses du monde.
Même avec les débats sans queues ni têtes, bourrés, à 4h du mat', même avec les engueulades, mêmes avec les modifications de programme, même avec tout ça. Même avec plus que ça.
Tout se joue ainsi. Dans l'intensité du moment, de ces quelques heures. Empilés, chutant inexorablement dans le gouffre du temps, mais qu'on a déjà quitté des yeux pour aller boire un coup.
Beaucoup de gens se demandent comment ils voudraient mourir. Je suis de ces gens là. Je ne sais pas si les autres le savent, mais moi j'aimerais mourir comme ça.
Assis à une grande table de bois massif. Il y aurait tous le monde. Même ceux qui d'habitude ne viennent pas. Tous le monde échangeraient, riraient, se lanceraient des bons mots. Avant de rire de plus belle. Un ou deux monteraient sur la table pour faire les pitres, sans doute. Il y aurait du pain, et du vin. Des plats et des plats à n'en plus finir. Rire jusqu'aux larmes. Assis tous côtes à côtes, les plats passeraient, et les corps réchaufferaient la pièce, déjà bercée par une douce lumière. Tous les sourires. Portés par le temps qui passe.
C'est là. Je voudrais bien mourir mille fois lors de ces instants, et je ne serais pas loin d'être au paradis. Ces moments là, quand ils arrivent, me renvoient toute ma vie en pleine figure. Pas seulement les années passées, mais aussi celles à venir. Avec les joies, les enfants, les morts. Ma mort.
Mais pour celle-là, j'ai déjà vu avec ma nostalgie.
Gort
Playlist : Cat Power / Sea of Love, The Moldy Peaches / Anyone Else But You, Josh Radin / Winter, Frou Frou / Let Go ...
1 commentaire:
le PREMIER jour du reste de ta vie (et pas le dernier) de Remi Bezançon
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