Silence radar. Pendant toute une semaine. Je sais ce que vous pensez. Que j'ai pu avoir effleuré l'idée d'abandonner ce blog, et que dans un élan de pessimisme, je m'y suis résout. Parce que malgré tout, des blogs meurent tous les jours. Mais non. J'ai juste eu une bonne grosse semaine, de genre de celles qui vous laissent sur le carreau. Ouch !
Pourtant elle avait plutôt bien commencé. Alors que je regrettais de voir autour de moi des tonnes de gens seuls, j'ai pu mettre à l'épreuve cette implacable réalité.
Dimanche. Métro. Retour d'un mix Tarkovski/McDo, qui me laisse un doute sur l'origine de mon mal de ventre. Quai quasi-désert, comme tous les dimanches. Sauf une jeune fille que je ne vois pas tout de suite, occupé à téléphoner. Elle joue, imperturbable, à sa DS. Mon coeur sursaute ! Un point commun ! Possesseur de DS, j'entrevois la possibilité de rompre les bulles tristes dans lesquelles nous nous enfermons. Avec un peu de chance, elle joue pas à Nintendogs ou une autre bouse vidéoludique dans le genre. Et là, c'est la douce musique du Professeur Layton qui m'arrive aux oreilles. Prof Layton, pour les ignares, c'est juste l'un des meilleurs jeux sur DS, mélange de casse-têtes subtiles, d'animation miyazakienne renversante, et d'une intrigue diablement solide. Ce jeu trotte dans ma tête depuis maintenant plusieurs semaines, et je l'aurais pris comme premier jeu pour ma DS, si 'GTA : Chinatown Wars' ne m'avait pas tendu aussi bien les bras. Cette fille doit être cool. C'est obligé. Alors ça y est, je suis parti, dans ma quête d'éprouver mon constat, mais aussi sans doute dans celle de faire de jolies rencontres.
Il n'en suffit pas plus. DS, Professeur Layton, Miyazaki, Japon... Et au bout d'un moment, elle me révèle qu'elle était juste derrière moi dans la même salle de cinéma, devant le même (long) film de Tarkovski. Joie. Miracle de la vie. Choeurs et trompettes. Et on remet ça : Tarkovski, cinéma, mes études, ses études, ... Et voilà. En 25 minutes, entre les stations Jussieu et Emile Zola, j'ai appris que j'avais juste des tonnes de point commun avec la personne en face de moi. Et en plus, elle est jolie. Manque de pot, ma station arrive trop vite, et on a juste le temps de se dire 'au revoir', en espérant se revoir au détour de la ligne 10 ou d'une salle obscure. J'espère toujours.
Et ça, c'est de la bonne vieille histoire tragico-urbaine.
...
Le reste de la semaine a continué comme si de rien n'était, avec un début de cours à la Fac à grands renforts de café. Mais à l'inverse de bons nombres de mes camarades estudiantins, je suis en adoration constante. J'adore tout dans cette Université. Que ce soit les profs, majestueux et mystiques, ou juste la douce ambiance de cours et d'arts, diablement enthousiasmante.
Et Paris, c'est aussi des petits événements continuels. Que ce soit une conversation super intéressante à la laverie avec un américain amoureux de Paris, à 21h, dans le week-end qui s'éteint doucement. Ou alors l'arrivée du froid, violent, et des vieilles emmitouflées, traînant leurs cabots et leurs sacs à commission. Les départs à 7h, pour les cours, levé en même temps que la pâte du boulanger, et que les stores des commerçants. Quand Paris s'éveille, ceux qui s'éveille avec elle respirent l'air d'une nouvelle journée de tumulte sourd, embarquant dans les méandres des souterrains leurs réveils en cours.
Et finalement, autour de ça, j'ai réussi à faire plein de chose cette semaine. Mercredi. Cours non-stop et match France-Autriche, dans la clameur du Stade de France. Les doigts gelés me brûlent. C'est normal d'avoir mal la première fois. Parait-il. Sympathique moment, mélange de torpeur et d'exultation. Un instant il me semble y reconnaître des ressemblances avec la vie. Et puis j'oublie. Jeudi. Emission 'Le Cercle' de Canal+. François Bégaudeau, Jean-Marc Lalanne, Ali Baddou, Christophe Salengro. And nothing else. Si, une rencontre d'un intermittent bien sympa, et des projets lancés. Cool.
Je découvre aussi, avec bonheur, que la Fac laisse encore la place à des cours de 20 personnes, ou l'individu est respecté. Ca s'annonce très bien tout ça.
Et puis, dans le vacarme de cette première semaine, où les nuits étaient courtes et les ongles rongés, j'en ai oublié d'aller au cinéma. Honte à moi. En même temps, j'ai pas été aidé par une semaine assez pourrie en sortie. Seul rescapé : 'Panda Petit Panda' de Isao Takahata, avec l'aide scénaristique du très cher Hayao Miyazaki. Plein d'espoir. Plein de désillusions. Film débilisant, un peu douteux, et juste inintéressant.
Mais si ce film m'a déçu, il m'a fait découvrir les ballades dans Paris, le dimanche. A la sortie du métro Gobelins (dans le 5e, S-E/ Centre de Paris), les rues sont vides, et le badaud se fait rare. Les skate et les trottinettes prennent possession des routes, les feuilles craquent sous mes pieds. L'air est frais, et une odeur de cheminée vient se mélanger à lui par moments. Le temps d'un instant, Paris me semble être un village. Tout me semble familier. Et je n'ai plus si froid que ça. Les immeubles lointains et la coupole du Panthéon semblent figés dans l'air frais de ce début d'après-midi. Et là, j'aime Paris.
Je signe quand vous voulez pour des semaines comme ça.
Gort
Playlist : 'Cowboy Bebop' OST
6 commentaires:
Non mais t'attendait quoi ? Qu'elle laisse tomber un mouchoir blanc ?
When you want something in life, grab it !
Mais c'était même pas à ce niveau là (la drague) que ça se jouait ! C'était autrement plus métaphysique...
Cool!! J'éspere que y'a le chauffage! Bises
Et non... Toujours pas de chauffage. Et y en a encore pour 2 semaines de douches et de chambres froides. Pas glop.
Un numero ça ne sert pas à draguer mais à se retrouver parmis la foule
Rah ! Super la rencontre, c'est magnifique ! Des fois, il vaut mieux avoir des regrets plutot que des remords, et je suis content pour toim tu preferes avec des regrets ( p-e ne plus jamais la rencontrer ) plutot que le remord de ne pas etre allé la voir !
Bonne chance, continue.
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